dimanche 20 mai 2007

Un dimanche sous la pluie

Ciel gris, nuages bas, pluie battante, voila le printemps cuvée 2007.

Un printemps gris et humide, incitant autant à la joie qu'un doigt coincé dans une porte. Puis c'est con un dimanche. C'est la fin d'un weekend, on sait que le lendemain on retourne bosser. Un dimanche, ça passe toujours trop vite. Puis le dimanche, c'est les repas en famille. 1 chance sur 2 qu'on ressorte les vieux dossiers, que ça termine en drame. A croire que tout le monde sent la tension palpable de cette journée maudite et soit sur les nerfs, sur la défensive.

- Allez, bon appétit !
- Michel, tu veux de l'andouille ?
- Tu te fous de ma gueule, tu crois que j'ai pas compris l'allusion ?
- Oh, tu vas pas recommencer ? T'es complètement parano mon pauvre vieux !
- Ouais ben moi je t'emmerde ! Viens Jacqueline, on s'en va !
- C'est ça, casse toi ! Puis hé, reprend tes fleurs pourries en passant, elles puent !
- Pas autant que ton gigot, connasse !

Wow ! Tout ça parce que la veille (samedi soir, donc) Michel n'a pas eu de chance au tirage du Loto, ni même au tirage de Jacqueline. (Mauvaise semaine + mal à la tête + un film de filles à la télé, ça fait beaucoup en une seule fois pour un seul homme) Le dimanche matin il pleuvait, son équipe préférée avait perdu à téléfoot, il fallait aller bouffer chez cet abruti de beau-frère et après tout ça, on repartait pour longue une semaine de boulot !

Nous vivons une époque tendue. Trop de stress. Puis pas assez de soleil, faut reconnaitre....

Soyons francs, le soleil joue sur notre caractère. Mieux, sur le déroulement d'une journée. Surtout le dimanche. Ben oui, parce qu'en semaine, sauf à bosser en plein air, on s'en fout qu'il pleuve. Alors qu'un dimanche ensoleillé chez le beau-frère, ça se transforme en barbecue avec du rosé et une tarte aux pommes* en dessert avant le café et le cigare pendant que les gosses jouent à touche pipi derrière les buissons ou à cache-cache dans la cave. (Ou l'inverse, c'est selon.)

*Une tarte au sucre, selon la région.

Pour mon dimanche à moi, j'avais prévu d'aller visiter Papa-Pascal selon la faisabilité, d'aller chercher mon gros cheque dans une boutique de la Française-des-jeux, d'aller à Disneyland-Paris pour m'éclater un peu ou, vraiment en dernier recours, de m'occuper de mon appart si le temps était moche.

J'ai donc du opter pour les gants Mappa et l'aspirateur.

Magnifique. Puis j'y ai mis du cœur, crois moi. Mais bon, ça ou regarder la pluie tomber en écoutant Michel Sardou, autant s'occuper. Parce que si en plus je m'étais fais chier, je me tirais une balle.

En même temps, je suis salaud avec Michel Sardou. Enfant, enfin y'a 20 ans quoi, je l'écoutais beaucoup. Et encore aujourd'hui, j'ai plaisir à réentendre des classiques. Mes classiques.

Le Blues Black Brothers, Les Villes De Solitude, Une Fille Aux Yeux Clairs, Je Suis Pour, La Vallée Des Poupées, etc...

Bref. Je vais finir ce billet, me choisir un dvd, me coller dans mon canapé et me rouler dans mon plaid et mes ponchos en sirotant un bon verre de vin.

Et je serais là, devant mon grand écran plat, à rire de bonnes répliques, à retenir mon souffle devant des grands moments d'actions ou a pleurer tout seul comme un con devant une scène un peu trop émouvante en me disant que j'ai trop bu...

Je serais au chaud et confortablement installé. Dehors, la pluie tombera toujours mais pour le coup, j'en aurais plus rien à foutre.

Pourtant, dehors, sous la pluie, y'aura des gens. Et pour eux, les dimanches pluvieux ne sont pas les seules journées de merde....Comme quoi, mon dimanche à moi finalement, j'ai pas tellement de raisons de m'en plaindre…

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