lundi 7 mai 2007

A l'aube de la 6e République

Bonjour, toi.

Ce matin, la France se réveille avec la gueule de bois. Soirée trop arrosée pour fêter la victoire ou pour oublier la défaite, c'est selon. N'ayant pas voté, je ne vais certainement pas critiquer ou me réjouir du résultat des urnes. Seule la victoire compte. Nous sommes partis pour 5 ans d'inconnu mais peut importe le chef, faudra espérer que la cuisine sera bonne.

C'est vrai, une élection présidentielle, c'est comme aller au restaurant. On regarde la carte (les programmes) on opte pour un plat plutôt que pour un autre (on sélectionne son candidat, donc) et on attend que le serveur nous apporte notre assiette. Sauf que, quand on nous apporte l'assiette, aucun humain normalement constitué ne saute de joie sur les tables de ses voisins ou ne fout le feu aux bagnoles des autres clients sous prétexte que son plat corresponde -ou pas- à sa commande.

C'est comme un enfant qui fait un caprice ou qui se pâme de bonheur devant ses cadeaux de Noël, nous n'en sommes plus là... Enfin, normalement, on aurait du passer ce stade là !

Hier soir, peu avant 20 heures, je me garais en bas de chez mes parents. Je revenais d'un bref weekend chez Sébastien, un ami corpopétrucien. Non, il n'est pas malade, c'est un habitant de St-Pierre des Corps, à coté de Tours. C'est "Louise", de la "soirée console". A l'origine, Thelma devait être du voyage, mais un œil récalcitrant devait en décider autrement.

Et le pauvre, il a raté un chouette séjour.

Pinault des Charentes, saucisses cocktails, brochettes barbecues et petit vin rosé, "girls de playmate", grosses rigolades et console de jeu, nous avions prévus d'aller le lendemain (dimanche, donc) nous perdre dans les stands de la foire locale annuelle, entre dégustations de bons produits et autre fête foraine. Qui plus est, le soleil était au rendez-vous.

Alors que nous mettions le cap vers notre destin dominical, mon guide me prévient : "Y'aura du monde ! Le parking du supermarché (ou nous avions prévus de nous garer, la foire étant juste derrière) sera blindé mais ce sera la face cachée de l'iceberg !"

Nous arrivons sur le parking et c'est là que j'ai mesuré l'écart de culture entre les parisiens (et assimilés) et les corpopétruciens. Je repère une place juste à 3 mètres, mais pour y accéder, je dois remonter en marche arrière une voie à sens unique. Je me tâte, mais comme j'en ai une autre un peu plus haut derrière moi, je me ravise. Mon pote s'est étonné que je puisse ne serait-ce que me poser la question de savoir si je tentais la marche arrière quand même. Ben quoi, ça valait le coup d'être tenté, non ? O-o

Bref, nous nous garons et direction la foire. Sur le chemin, 2e gros choc culturel : le corpopétrucien ne traverse QUE dans les clous ! Si, je te jure, incroyable. Enfin bon, comme j'avais été très bien reçu, j'ai fais mine de rien...

Les stands de dégustation fleurent bon la saucisse et autres effluves de produits nobles. Les fromages trônent fièrement devant les badauds, les vins et fois gras de toutes sortes sont exposés devant nos yeux curieux et gourmands. Les corpopétruciennes ont également de jolies harmonies romanesques, mais là, pas moyen de déguster. Même pas un échantillon, rien.

Nous allons, après un arrêt au stand pour un léger ravitaillement, nous fondre dans la masse, nous perdre dans cette marée humaine, nous noyer littéralement dans la foule agglutinée dans la fameuse fête foraine. Il y avait un beau soleil, toutes les conditions étaient réunies pour un bon bain de foule moite mais intense. Et là, c'est le drame. Tromperie sur la marchandise. Point d'iceberg, tout juste une boite d'apericubes ! Nous devions être 50 à tout casser (enfin, "à tout casser" c'est une image, Nicolas n'était pas encore élu à cette heure là) à tourner en rond -et dans le même sens- dans cette foire où les seules attractions ouvertes, sauf deux ou trois, étaient surtout destinées aux enfants. Petite déception, donc, mais elle n'entacha en rien la qualité du weekend. Retour aux stands et emplettes de rigueur.

6 saucissons, 3 bouteilles de vin et autre galette aux noix sous le bras plus tard, je met le cap vers Paris. Je prévois donc d'être chez mes parents juste avant 20 heures, pour leur offrir quelques victuailles et assister avec eux à la victoire de .... ben de la démocratie, en fait.

Chez mes parents, c'est en banlieue parisienne. Dans les Hauts de Seine. Et les souvenirs des grandes soirées de second tour que je possède, c'était les élections de Mitterrand et de Chirac. Par les fenêtres des voisins, dans toute la cité, les explosions de joies pour le premier et de colère pour le second t'indiqueront les grandes tendances qui coulent dans les veines des habitants du quartier.

Et là, à 20 heures 01 minute, puis 03 et 05 minutes, toujours rien. Pas un cri, pas de larmes, pas de râles de joies, pas de nichons exhibés aux fenêtres ou de mecs se tripotant fièrement sur leurs balcons. Aucune réaction.

Alors certes, c'était prévisible. Certes, sur internet y'avait moyen d'être fixé avant 20 heures. Certes, y'avait du foot ce soir là. Mais quand même... Quel manque de réaction flagrant O-o Tout ça pour ça ? Ben merde alors. Je reprends presque aussitôt le chemin de mon appart. Pour aller du point A au point B, je vais devoir quitter la banlieue, longer Paris par la cote ouest (le periph, depuis la porte d'Orléans) et passer par la porte Maillot. Je me dis que, ok, dans le quartier de mes parents, les gens étaient résignés et déçus, d'ou ce silence pesant. Mais "dehors", dans la vraie vie, sur le periph ou à porte Maillot, je vais bien croiser des gens qui expriment joie ou colère ? Révolte ou satisfaction ? Ben rien. Comme à la foire de St-Pierre des Corps.

Je n'ai pas croisé une seule voiture klaxonnant, pas une banderole, pas un fumigène, pas un seul cortège, rien.

L'indifférence totale.

Alors, quand j’entends à la radio ce matin, qu'on à tous une chance sur un million de se faire mordre par une chauve souris enragée, ben je me trompe de sketch. Mais sans rire, quand j’entends que des voitures ont brulé cette nuit partout en France, je me demande pourquoi, entre ce que j'ai vu, vécu et entendu, puis ce qu'on me dit, y'a un tel écart.... Attention, je ne polémique pas ! Mais tout de même, c'est étonnant.

Une élection présidentielle, c'est comme aller au restaurant. On regarde la carte (les programmes) on opte pour un plat plutôt que pour un autre (on sélectionne son candidat, donc) et on attend que le serveur nous apporte notre assiette. Sauf que, quand on nous apporte l'assiette, aucun humain normalement constitué ne saute de joie sur les tables de ses voisins ou ne fout le feu aux bagnoles des autres clients sous prétexte que son plat corresponde -ou pas- à sa commande. C'est comme un enfant qui fait un caprice ou qui se pâme de bonheur devant ses cadeaux de Noël, nous n'en sommes plus là... Enfin, normalement, on aurait du passer ce stade là !

Ben faut croire qu'on l'a passé tout de même un p'tit peu, finalement...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut !

Je suis arrivée sur ton blog complètement par hasard et je viens de passer presque une heure à te lire. Tant de talent gaché par si peu de commentaires, je suis outrée ^^

Bref j'ai aimé ce que j'ai lu, je me suis marrée mais pas seulement. Alors je repasserai et puis même "oh honneur suprême" (si si^^) je t'ajoute aux favoris de mon ptit blog à moi pour ne pas être la seule à profiter de ce talent.

Je sais pas si talent est le mot qui convient ("Vas y casse le juste après un compliment ça fait toujours plaisir^^...Dsl lol) mais en tout cas tu as une écriture qui donne envie de s'y attacher et de continuer à lire tes "aventures".

Bref j'arrête de m'étaler (y a plus de nutella), je reviendrais :)

Bonne continuation !

Jim "Ghost Dog" Carrey a dit…

[Mode Comme-au-bon-vieux-temps/On]
waaaaaaaa, j'ai cru que c'etait supercallgirl ^^

Salut toi !!!! Et super content de te lire, surtout des trucs aussi agréables !

Echange de bons procedés, je me fais fort de denicher le tien (j'ai ma p'tite idée sur le chemin à suivre) et de te rendre la monnaie de ta piece en chocolat. (nutteladdict, va ^^)

Merci d'être venue me dire toutes ces gentillesses, merci pour la diffusion de mon adresse et merci de revenir parce tout seul, c'est grand ici, quand même :-(

Et paradoxalement, au plaisir de TE lire ^^